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" Le 19 juin 1940, vers 16h, à la sortie de la rade de Lorient, à hauteur de la tourelle des Truies, le chalutier La Tanche explose sur une mine magnétique mouillée par l'aviation allemande et coule. Sur les quelque 30 membres d'équipage et 200 passagers, il n'y aura qu'une dizaine de rescapés. Dimanche, le comité lorientais du Souvenir français célébrera le 70e anniversaire de cette tragédie. «Notre mission est d'entretenir le devoir de mémoire, au-delà de tout prosélytisme militaire», souligne Guy Pierron, capitaine de frégate honoraire, président du comité du pays de Lorient. C'est à ce titre que le comité a fait ériger une stèle à la mémoire des victimes de ce naufrage, en 1987, au cimetière de Kerentrech, au pied de laquelle reposent désormais les restes des victimes. Avec le Musée sous-marin Le Musée sous-marin, dans la tour Davis, à la base des sous-marins, entretient aussi ce souvenir. «Lorsque nous avons réalisé le film ? L'Appel englouti de la liberté?, consacré à ce drame, je m'étais engagé, auprès des trois rescapés qui y témoignaient, à ce qu'une salle du musée reste dédiée à ce souvenir», explique Christophe Cérino, président du musée. Le DVD, sorti en 2005, vient d'être réédité et sera projeté dimanche matin, à l'occasion de la commémoration. L'esprit de la France Libre «En ce 19 juin, parmi les soldats, marins, aviateurs ou civils qui se sont entassés sur ce bateau, à part Jacques de Brun, avant-dernier survivant disparu en 2005, aucun sans doute, n'avait entendu l'appel du Général De Gaulle. Peu importe, pour la plupart, ils ne s'embarquaient pas dans un esprit de fuite, mais dans une volonté de continuer le combat. C'était l'esprit de la France Libre qui les guidait», affirme Christophe Cérino. Pour l'historien, au-delà du drame en lui-même, «ce naufrage a eu un impact très fort auprès d'une population de marins. La guerre, on en parlait, mais jusque-là, dans l'Ouest, personne n'avait vu de morts. Et là, les corps arrivaient par la mer, sur toute la côte, jusqu'à Quiberon. Le chalutier La Tanche, c'était aussi le symbole de la mort». Yves Le Berre, dernier survivant, étant décédé il y a quelque mois, le Souvenir français compte sur les familles et les anciens marins pour perpétuer le devoir de mémoire. Le programme A 9h15, office religieux à l'église Sainte-Jeanne-d'Arc. A 10h45, projection du film et exposé, salle audiovisuelle, cité Allende. A 12h, dépôt de gerbe à la stèle, au cimetière de Kerentrech." Laurent Laloup le mardi 14 août 2018 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |