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"En ce 8 mai 2008, le côté alarmant sécuritaire et politique de la vie libanaise n’a pas permis une prise d’armes sereine. En effet, c’est une petite assemblée qui s’est déplacée pour assister à la cérémonie de la commémoration et à la remise de décorations d’anciens camarades des Forces Françaises Libres et du Levant.
Etaient présents les corps diplomatiques et consulaires, les conseillers des Français de l’Étranger, des officiers de l’armée française et les associations d’anciens combattants. N’ont pu venir tout d’abord la délégation d’officiers de la Finul ainsi que la section d’accompagnement qui devait présenter les armes, ensuite un récipiendaire qui devait recevoir la Médaille militaire et enfin nombre d’anciens combattants et d’invités civils, tous bloqués par les barrages miliciens.
Néanmoins la cérémonie s’est déroulée d’une manière satisfaisante par la remise de la médaille de Chevalier de la Légion d’honneur à Marcel MARTIN, sergent chef, ancien des Forces Françaises Libres (1ère compagnie de chars de combat du général de Gaulle, 501ème RCC et 2ème DB), blessé et cité, Médaille militaire et Croix de guerre, mineur et sauveteur aux Houillères du Nord et du Pas de Calais, médaille d’argent des Mines, médaille « or » et « grand or » du travail ; puis la remise du Titre de Reconnaissance de la Nation pour deux anciens des « Troupes spéciales » du Levant pour leur participation aux combats dans les rangs des Forces Françaises Libres : Gabriel SAHYOUN et Michel JABRE ( à titre posthume ).
Une gerbe a ensuite été déposée sur la stèle des morts pour la France au Liban par Son Excellence l’ambassadeur de France, Monsieur André PARANT, escorté de l’attaché de défense le colonel Luc BATIGNE.
A l’issue de la cérémonie, une réception était offerte dans les salons d’honneur de la Résidence des Pins par le chef de la diplomatie française au Liban qui, pour la circonstance, prononçait une allocution que nous reproduisons ci-dessous.
Allocution de Monsieur André PARANT, ambassadeur de France au Liban
« Madame et Messieurs les Conseillers de l’Assemblée des Français de l’Étranger,
Chers anciens combattants,
Mesdames et Messieurs, chers amis,
Permettez-moi d’abord de vous souhaiter très chaleureusement la bienvenue à la Résidence des Pins, dans ce lieu symbole des liens qui unissent le Liban et la France.
Je me réjouis que vous ayez pu venir aussi nombreux, en dépit des circonstances que vous connaissez, pour commémorer ensemble le 63ème anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale.
Des soldats français de la Finul auraient dû être parmi nous, mais la situation ne leur a pas permis d’être présents et de se joindre à leurs anciens.
Au cours du second conflit mondial, plus de 5.000 Libanais se sont engagés au sein des Forces Françaises Libres et se sont battus à nos côtés et aux côtés des Aliés pour défendre la liberté, la justice et la dignité de l’homme.
Je suis heureux et fier de rendre un nouvel hommage reconnaissant et respectueux, au nom de la France, à tous ceux qui ont alors fait ce choix courageux, et j’associe naturellement à cet hommage les quelque 15.000 hommes des Troupes spéciales du Levant, dont la constante fidélité au drapeau français doit être saluée.
J’ai eu le plaisir, ce matin, de décorer trois de nos anciens, témoins de cette époque. Permettez-moi de féliciter à nouveau M. Marcel Martin, auquel j’ai remis les insignes de chevalier de la Légion d’honneur ; M. Gabriel Sahyoun que j’ai décoré de la Médaille de la Reconnaissance de la Nation. Quant à M. Raymond Jabre, je suis heureux de lui témoigner le souvenir respectueux que nous portons à son père, M. Michel Jabre, auquel a été décernée – bien tardivement hélas – la Médaille de la Reconnaissance de la Nation.
Nos anciens combattants incarnent d’une façon très symbolique les liens historiques qui unissent la France et le Liban :
- M. Marcel Martin s’est marié ici, au Liban, où le hasard des opérations l’avait porté en 1942 et où il a choisi de revenir s’installer, une fois à la retraite, bien après la guerre.
- Son fils, M. Robert Martin, ancien combattant de la génération suivante, s’est aussi marié au Liban et s’y est également installé.
Ces destins croisés sont aussi ceux de nos deux pays, proche depuis des siècles, mais dont leur fraternité s’est encore renforcée dans les épreuves et dans les combats qu’ils ont menés côte à côte pour que prévalent les valeurs et principes de liberté, d’indépendance, de souveraineté.
C’est au nom de la défense de ces mêmes valeurs, de ces mêmes principes, que les soldats de la Finul sont présents aujourd’hui sur le sol libanais et y accomplissent, avec courage et dévouement, leur mission de paix.
La France, deuxième contributeur en troupes de la Finul, se tient plus que jamais aux côtés du Liban. Elle témoigne ainsi de la solidité de ses sentiments et de solidarité avec le peuple libanais, et de sa fidélité à la mémoire des nombreux Libanais qui ont combattu pour sa propre indépendance et sa propre souveraineté.
Vive la fraternité d’armes entre la France et le Liban, vive l’amitié franco-libanaise, vive le Liban et vive la France !»
Hasard ou coïncidence, la présence au Liban d’un officier de la Finul, le capitaine LAURENTIN, ancien commandant du 1/501, en mission dans le pays, qui n’a pu rallié Beyrouth dans les circonstances présentes et aussi de Monsieur André PARANT, actuel ambassadeur de France au Liban, ancien du 501 également.
Pour plagier le Général on pourrait dire « Beyrouth, c’est la moitié du 501 »
Autre coïncidence notre ambassadeur est le petit fils d’un Compagnon de la Libération, André PARANT également, qui était à l’origine du recrutement de volontaires pour la campagne du Gabon, futur BM4, à laquelle il a pris une part active comme il l’a fait ensuite dans le redressement de ce pays. Tâche pour laquelle il s’était investi sans répit jusqu’à l’accident d’avion qui lui coûtera la vie en février 1941. Il sera fait compagnon de la Libération par décret du 13 mai 1941." Laurent Laloup le jeudi 29 janvier 2009 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |