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" Quatre dissidents décorés
G. Gallion France-Antilles Martinique 15.07.2009
Lors des cérémonies du 14-juillet, hier sur le front de mer, quatre dissidents ont reçu leur médaille de chevalier de la Légion d'honneur, trois semaines après leurs camarades qui avaient été décorés par le président de la République.
Ils avaient 22 ou 23 ans en 1942. Originaires du nord de la Martinique, Gerville Duclovel, Firmin Fondelot, Alexandre Négouai et Norbert Plesel se sont retrouvés hier sur le front de mer de Fort-de-France, face à Ange Mancini, le préfet de la Martinique, pour recevoir la Légion d'honneur. Plus de 67 ans après leur acte de bravoure, traversant le canal de la Dominique pour rejoindre les Forces Françaises Libres (FFL). Ils n'ont plus la force physique mais l'oeil et le souvenir vif et intact leur redonnent vitalité et fierté. Les quatre dissidents ont été faits chevaliers de l'ordre de la Légion d'honneur trois semaines après leurs camarades, honorés par le président de la République le 25 juin. Recevant leur médaille, ils revivent leur parcours, leur histoire. « Yo té oublié nou! » , lâche malicieusement Nobert Plesel. C'est par Porto-Rico qu'ils avaient rejoint le camp militaire de Fort Dix (New-Jersey - États-Unis) pour recevoir la formation militaire, avant de monter au front. « Nous sommes passés par le Maroc, l'Algérie, la Tunisie avant de débarquer en Italie et de recevoir le baptême du feu » , rappellent-ils en choeur. Les souvenirs reviennent en rafale et le verbe se fait plus précis. « Nous avons fait le débarquement de Provence et nous avons poussé jusqu'à Cavalaire. Souvenir terrible, tant la bataille a été intense. Mais nous étions le BA 1 et nous n'avons pas flanché. Nous sommes rentrés dans Lyon et après nous sommes remontés jusqu'en Alsace. Autre front terrible. C'était la guerre. Mais nou reté doubout! » , ajoute leur camarade Pierre Menialec. Les autres décorés du 26 juin, (Fernand Pain, Louis de Fossarieu, entre autres) sont présents, frères d'armes et de combats plus que jamais rassemblés et unis. La famille du BA 1 se reconstitue, avec les survivants, pour marquer une page d'histoire qui leur était refusée jusque récemment. Hier, dans la salle Félix Eboué de la préfecture, sagement assis, ils recevaient l'hommage de leurs proches, des amis et des officiels. Ils étaient heureux, mais lucides. « Yo té oublié nou! » , rappellent-ils encore. Le ruban rouge sur le veston les honore. Mais c'est la médaille des FFL (forces Française Libres), avec sa croix de Lorraine, qui est à jamais la seule distinction qu'ils ne partageront pas avec le commun des mortels." laurent le vendredi 04 septembre 2009 - Demander un contact La page d'origine de cette contribution Recherche sur cette contribution | |