Jean Henri Lecouté - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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Jean Henri Lecouté



Naissance : 18 avril 1919 - Les Pieux (50)

Activité antérieure : étudiant / scolaire

Point de départ vers la France Libre : Metropole

Engagement dans la France Libre : Londres en juillet 1940

Affectation principale : FAFL /

Grade atteint pendant la guerre et spécialité : lieutenant

Décès à 70 ans - 12 février 1990 - Orléans (45)

Dossier administratif de résistant : GR 16 P 351173

Dans la liste d'Henri Ecochard V40 : ligne 30943

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Jean Henri Lecouté - son Livre ouvert !
 

Honte et avis partagés !

" Préparez-vous : c’est un très long message. Mais je vous en prie: essayez de le lire entièrement !

Je suis tombée par hasard (pas vraiment: le nom de mon cousin Jean Lecouté et le fait que vous soyez pieusais ont attiré mon attention)sur vos lignes, et j’ai décidé de vous écrire.
Je suis la fille d’un autre Jean Lecouté (oncle de celui que vous connaissez), né aux Pieux en 1919, décédé en 1990.
Parti en Angleterre dès le 18 juin 40, il a fait partie des premiers volontaires des Forces Aériennes Françaises Libres créées par le général de Gaulle en août 1940.
On vient de me publier un livre sur lui, livre qui n’est pas un roman,ce ne sont pas non plus des mémoires, c’est la transcription fidèle de tout ce que mon père a écrit pendant la guerre (journal, lettres, carnet de vol “personnel”).
D’après les historiens du Service Historique de la Défense (SHD, auquel j’ai fait don de tous les originaux), il s’agit d’un témoignage exceptionnel, de grande valeur historique, car il est très rare de trouver un ensemble de documents aussi complet et fourni autour d’un même personnage. Ces documents constituent le “fonds Jean Lecouté”, qui est accessible au SHD, au château de Vincennes.
Je vous donne ces détails pour que vous compreniez mieux ce qui suit.
A l’approche de l’anniversaire du fameux appel de de Gaulle du 18 juin 1940, je viens d’adresser la lettre suivante à plusieurs grands journaux et magazines (Le Monde, Le Figaro, L’Express, Le Nouvel Obs., etc.):

Monsieur.
Le 6 juin est passé. Les grands de ce monde, chefs d’état et autres personnalités sont repartis, et l’impressionnant cimetière de Colleville-sur-mer a retrouvé sa paix.
M. Sarkozy a promis à M. Obama de ne jamais oublier ces soldats américains partis mourir si loin de leur pays pour en libérer un autre, le nôtre, au nom du même principe de liberté… Il a évidemment totalement raison : ces jeunes Américains méritent une immense gratitude émue de notre part.
Le président a également énuméré tous les autres soldats qui avaient soutenu la France dans cette guerre: « les soldats britanniques,(…) canadiens,(…) les polonais,(…) les aviateurs tchèques, danois, norvégiens (…) et tant d’autres encore ». Mais…
… LES GRANDS OUBLIES DE LA COMMEMORATION FURENT, UNE FOIS DE PLUS, les FFL (Forces Françaises Libres), et parmi eux, les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres).
Rien d’étonnant : les Français ne savent pas ce que ces sigles signifient. Moi-même, qui suis fille d’ « un FAFL », je dois avouer à ma grande honte que je l’ignorais il y a encore 6 ans, lorsqu’un spécialiste de leur histoire, Yves Morieult, m’a lancée dans une aventure éditoriale dont l’aboutissement a été la sortie récente d’un livre sur mon père. Je ne vous écris pas pour vous parler de ce livre, mais c’est lui qui, à travers les salons et séances de dédicaces, m’a fait réaliser avec stupéfaction que les Français ignoraient tout des Forces françaises libres ! J’attribuais ma propre ignorance au fait que, vivant en Espagne depuis 40 ans, j’avais forcément des lacunes concernant l’histoire de la mère patrie.
Mais c’est mon propre père qui était “un FAFL” ! Jeune Normand de 21 ans, il s’est embarqué sur Le Trébouliste (petit bateau de pêche devenu mythique pour cette spectaculaire évasion d’une centaine d’élèves pilotes pour l’Angleterre), dans la nuit du 18 au 19 juin 1940, et fut pilote de guerre dans plusieurs Squadrons de la RAF. Il eut la chance de survivre.
Pendant les 6 ans d’élaboration de mon livre, j’ai découvert (on me le répétait de tous côtés) que ces FAFL « de la première heure » (ceux qui ont rejoint le général de Gaulle dès l’armistice, en 1940), étaient des héros.

C’est vrai, ils l’étaient, à trois titres :
1 — Afin de lutter contre l’ennemi nazi, ils eurent le courage de désobéir à leurs chefs : “Rejoindre de Gaulle, c’est déserter, entrer dans l’illégalité ”, et c’est également “… la prison, la dégradation, le déshonneur, peut-être la peine capitale, car les soldats reprenant les armes malgré un armistice sont traités en francs-tireurs et non en combattants réguliers” (Mme Claude d’Abzac-Epezy, dans un article d’Air Actualités de juin 2002). Le général de Gaulle lui-même fut condamné par contumace, le 2 août 1940, à “mort, dégradation militaire et confiscation de ses biens meubles et immeubles ” pour “Trahison, atteinte à la sûreté extérieure de l’État, désertion à l’étranger en temps de guerre sur un territoire en état de guerre et de siège “.
2 — Partis des quatre coins du monde pour continuer la lutte en Grande-Bretagne, ils ont tous risqué une première fois leur vie en essayant de rejoindre “le monde libre”, et beaucoup le payèrent cher. Les quatre premiers morts des FAFL qui, refusant l’Armistice, s’étaient évadés d’Afrique du Nord avec leurs avions pour essayer de rejoindre les Anglais et continuer le combat, furent abattus le 30 juin 1940 par la DCA espagnole à Gibraltar.
3 — Leur lutte pour libérer la patrie depuis un sol étranger a été terrible. Beaucoup ont été blessés, mutilés, brûlés, mais sont repartis se battre pour finalement mourir dans leur avion en flammes. Ils décollaient tous les jours pour des opérations longues et éprouvantes, voyaient leurs camarades disparaître, ne savaient jamais si, eux, vivraient jusqu’au lendemain, et ce durant des mois, des années. Aucune cellule de soutien psychologique n’est venue les aider à surmonter leurs cauchemars.

Alors l’une des raisons pour lesquelles nous ignorons leur histoire, c’est que, une fois la guerre terminée, ceux qui ont survécu n’ont pas voulu en parler. D’un côté ils étaient traumatisés, cassés. De l’autre, ils avaient la modestie naturelle des grands qui n’aiment pas parler d’eux-mêmes. Ils ont essayé de vivre normalement. Certains ont réussi. D’autres ont passé le reste de leur existence à revivre en secret leurs longues missions de nuit au-dessus de la mer à chasser les sous-marins ennemis, et à revoir dans leurs insomnies les visages des camarades partis de France avec eux, morts en combattant pour la liberté. Avec un sentiment de culpabilité : pourquoi eux sont-ils morts et pas moi ? Ce fut le cas de mon père.
Les rares survivants de cette épopée vont s’éteindre et, en silence, souffrent de l’oubli où les tient l’histoire de notre pays – qui ne fut vainqueur que grâce à eux. Dans sa préface pour mon livre, le général Robineau, ancien directeur du Service Historique de l’Armée de l’Air (SHAA), dit de ces aventuriers qu’ “ils sauvèrent notre honneur quand il semblait perdu et, au moment de la victoire, justifièrent que la France fût parmi les vainqueurs “. Cette phrase m’a beaucoup impressionnée. En avril 1994, lors d’une conférence au Congrès de l’aviation de combat, le même général Robineau affirmait, au sujet des quatre groupes FAFL décorés de la Croix de la Libération (Alsace, Lorraine, Ile-de-France, Normandie-Niémen), que « s’ils n’avaient pas été là où ils étaient voilà soixante ans, la face du pays en eût été changée».
Alors, pourquoi cette amnésie à leur sujet ?

Il y a une autre raison.
Novembre 1942 : Américains et Britanniques débarquent en Afrique du Nord. Finalement, par un retournement spectaculaire, l’amiral Darlan, ministre de Vichy, décide de faire passer l’Afrique du Nord dans le camp allié. Août 1943 voit donc la fin théorique de l’existence des FORCES AERIENNES FRANÇAISES LIBRES. Celles-ci, par amalgame avec les forces de Vichy stationnées en Afrique du Nord, deviennent, par volonté de fusion, les FORCES AERIENNES FRANÇAISES COMBATTANTES. Fusion certes, comme l’explique M. Morieult dans son prologue, mais difficile à vivre pour les quelques pilotes F.A.F.L. détachés dans les ex-forces de Vichy, certains de leurs camarades récemment ralliés ayant des avions aux cocardes britanniques dans leur palmarès. Et le général Robineau précise : « La fusion de 1943 a dû tenir compte des volumes respectifs des forces, et les ressentiments furent durables entre les “rebelles” et les “légalistes”. Ces derniers ont toujours souffert – quoi qu’ils aient pu en dire ou écrire – du regret secret d’avoir été du mauvais côté ou du sentiment d’avoir manqué de courage. Certains, parmi les plus estimables, ont tenté a posteriori de justifier leur choix en s’appuyant sur le “légendaire vainqueur de Verdun”. … Il faut quand même savoir que la plus grande partie de nos #5000 FAFL n’ont rejoint qu’après novembre 1942, alors que le sort de la guerre se dessinait et que, après l’invasion de la zone libre par les Allemands, le gouvernement et la hiérarchie militaire restaient sans réaction. D’où le mérite immense de ceux du Trébouliste et, en général, des illuminés de la fameuse première heure. »
L’oubli des FFL et des FAFL tient donc d’un côté à leur faible proportion dans les armées françaises de 1943-45, mais aussi au soin qu’ont mis les chefs de ce qui fut “l’armée d’armistice” avant de redevenir “l’armée française” à réhabiliter les attentistes, à fondre les FFL dans l’ensemble et de la nécessité de ne pas envenimer des dissensions cependant durables.

Je n’ai guère l’intention de rouvrir ces querelles, mais je trouve bien triste que le Groupe de Chasse Normandie-Niémen soit mieux connu en URSS qu’en France, et que là-bas les écoliers apprennent même « des poèmes et des chansons à la gloire de Maurice de Seynes et Vladimir Bielozoub, l’aristocrate français et le paysan de la Volga, unis dans la mort pour que triomple la liberté », comme le raconte Roland de La Poype dans L’épopée du Normandie-Niémen, l’aristocrate n’ayant pas voulu sauter de son avion en perdition pour ne pas abandonner son mécanicien russe qui, lui, n’avait pas de parachute.
Il est lamentable de voir les Français ignorer ces Free French pour qui les Britanniques ont eu et ont encore un grand faible. Ceux-ci se souviennent parfaitement d’un Jean Maridor légendaire, qui décida de se sacrifier pour éviter qu’une bombe volante ne tombe sur un hôpital d’un quartier de Londres, en août 44. Il avait 24 ans et allait se marier une semaine plus tard. Le général Andrieux relate sa fin avec une tristesse infinie dans son impressionnant Le ciel et l’enfer. Il y parle aussi de la terrible histoire de Jacques Schloesing, ce jeune Alsacien qui s’évade de Toulouse à bord d’un bimoteur pour rejoindre l’Angleterre ; abattu en flammes sur la France en février 1943, affreusement brûlé et presque aveugle, il est recueilli et soigné par la Résistance française qui arrive à lui faire traverser l’Espagne pour arriver à Gibraltar et de là, gagner l’Angleterre. Il subira alors huit opérations pour retrouver figure humaine et l’usage de ses mains. En août 1944, il est de nouveau abattu en flammes par la chasse ennemie, et meurt à l’âge de 23 ans…
Tant de sacrifices pour notre liberté ne méritent-ils pas que l’on promette de ne jamais les oublier non plus ?

A la phrase du général Robineau : « s’ils n’avaient pas été là où ils étaient voilà soixante ans, la face du pays en eût été changée », j’ajouterais celle-ci : s’ils avaient survécu à la guerre, la face du pays en eût été changée, car “en outre”, la plupart de ces jeunes étaient promis à un brillant avenir (cf. les biographies du livre du colonel Henry Lafont, Aviateurs de la liberté. Mémorial des Forces Aériennes Françaises Libres.).
Parlez d’eux, je vous en prie, faites-les connaître. Ils le méritent, car ils étaient là, parmi ceux dont Mr Churchill disait que jamais dans l’histoire, un aussi grand nombre d’hommes n’avaient dû autant à si peu d’entre eux…
Le 18 juin 2009 approche. Le 18 juin 1940 marqua le début des FAFL.
Maurice Druon, une grande voix de résistant, nous a laissé, avant de partir, cette consigne : “Le maintien du souvenir est un devoir envers l’avenir.”
Merci d’avoir lu cette lettre, et merci de ce que vous pourrez faire.

A vous, qui êtes pieusais, je vais vous faire part de quelques réflexions.
Les 7 et 8 mars derniers, au salon du livre des Pieux, j’ai présenté mon livre intitulé “Jean Lecouté, pilote FAFL dans la RAF. Attaque au clair de lune sur Sunderland”.
C’est moi qui ai “fait” le livre, mais je considère que le véritable auteur, c’est mon père,puisque ce sont ses écrits qui sont retranscrits : c’est donc directement SON témoignage.
Pour en revenir au salon des Pieux, j’ai été stupéfaite et très attristée du manque total d’intérêt de la part des autorités (maire des Pieux, préfet, médiathèque, etc.) pour l’histoire d’un enfant du pays, dont le nom aurait pu provoquer ne serait-ce qu’un peu de curiosité. Personne n’est venu s’y intéresser, pas même le maire, qui succédait pourtant au neveu de Jean Lecouté : l’autre Jean Lecouté ! Je n’ai pas eu droit non plus à quelques minutes d’entretien à la radio de France Bleu comme de nombreux auteurs présents au salon.
Quelques autres écrivains qui étaient à mes côtés en étaient sidérés : “Un enfant du pays ! Un héros ! Une histoire rocambolesque qui mériterait de devenir un film ! Mais ils devraient exploiter ça dans son pays d’origine !”
Mon idée n’est pas d’exploiter quoi que ce soit, mais de rendre justice à ces garçons qui ont tout sacrifié dans la fleur de l’âge. Mon père n’a pas été heureux, et il nous a rendu la vie difficile. Ce n’est que grâce à ce livre que j’ai compris bien des choses.
Mais que tous ces Français de 20 ans aient tout sacrifié, même leur vie pour la plupart (mon père fut un “miraculé” aux dires de M. Morieult, ce militaire qui m’a lancée dans cette aventure), et ne reçoivent même pas un merci, une pensée, une fleur de la part de ceux qu’ils ont libérés, représente une grande injustice qu’il n’est pourtant pas si fifficile de réparer : il suffit de SAVOIR et de VOULOIR…

Ouf! Je ne pensais pas vous en écrire tant ! J’espère ne pas vous avoir trop ennuyé !
Êtes-vous arrivé au bout de ce message ?
S’il en est ainsi, je vous remercie, et ne vous en dis pas plus.
Très cordialement,
Marie-Anne Lecouté-Loewe.

Commentaire par Marie-Anne Lecouté-Loewe — juin 17, 2009 @ 2:58 "

Jacques Ghémard le jeudi 08 octobre 2009 - Demander un contact

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Jean Lecoute

Jean Lecouté, pilote FAFL dans la RAF
Attaque au clair de lune sur Sunderland
Marie-Anne Lecouté-Loewe
A paraître

Cet ouvrage nous présente le journal, les correspondances et les mémoires de Jean Lecouté, pilote de l’armée de l’Air qui se replia sur la Grande Bretagne à l’armistice et qui poursuivit le combat au sein de la RAF. Des années mouvementées et difficiles au long desquelles il va mener de front sa carrière de pilote engagé dans un combat déterminé contre le nazisme, sa vie d’exilé coupé de ses racines et de sa famille, et son amour pour Marguerite qui se trouve au Maroc.

Une fresque reconstituée par Marie-Anne, la fille du protagoniste, qui a effectué un travail remarquable pour regrouper tous les documents laissés par son père et en faire un ouvrage qui témoigne de toute une époque. Vous aurez donc l’occasion de suivre à la trace le parcours de l’un de ces hommes qui refusèrent la défaite et qui devint pilote de Sunderland au sein du N°228 Sqn. du Coastal Command.
Communiqué de l’éditeur

Laurent Laloup le lundi 05 janvier 2009 - Demander un contact

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Dernière mise à jour le jeudi 08 octobre 2009

 

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