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" NAUFRAGÉS ET PRISONNIERS DE GUERRE
Deux marins caennais FNFL, capturés par le croiseur GNEINESAU, emmenés prisonniers en Allemagne et libérés
... Ce qu’on sait, c’est que le haut commandement de la Marine allemande décide(13) relativement vite de libérer l’équipage français du « MYSON », dont Vincent GIRRE et Robert CHEVALIER. Le 28 septembre 1941, ils peuvent retrouver leur Patrie.
On a de leurs nouvelles par le « Bulletin de liaison de la Société Navale Caennaise» n°1, qui vient tout juste de paraître.
On peut y lire dans celui de septembre 1941 :
« Nous avons heureusement des nouvelles de CHEVALIER, ancien radio de l’ « ÉGÉE », qui était prisonnier en Allemagne à la suite d’un naufrage dans l’Atlantique. Il est revenu dans sa famille, à Rouen, et est en bonne santé.»
Dans le n°3, de novembre 1941 : «Nouvelles diverses», il est écrit ce qui suit :
« Monsieur GIRRE qui était 1er lieutenant à bord de l’ « ÉGÉE », et était prisonnier en Allemagne, est revenu de captivité et se trouve en bonne santé. Il nous a demandé à reprendre un embarquement.»
Puis dans le n°7(14), de mai-juin 1943, toujours dans les « Nouvelles diverses » : « Nous avons eu la visite de l’ancien Radio du s/s « ÉGÉE », conversation très intéressante. Le bateau anglais sur lequel se trouvait cet ancien T.S.F. a été torpillé à son 2ème voyage, sur le Canada, voyage qui lui plaisait particulièrement, en raison de l'accueil touchant qu'il recevait à chaque escale.»
Il semble que la Navale ait conservé le contact avec ceux qui avaient choisi l’Angleterre pour y continuer la lutte, car dans le même n°7 on évoque les bombardements sur Swansea, le commandant Le Louarn et le 3ème mécanicien Mabyre de l’ «ÉGÉE».
On ne sait pas si l’Inscription Maritime les autorisa à embarquer dans les mois suivants ? Cela a dû être compliqué, compte tenu de l’apostille apposée dans leur dossier matricule : « À ne pas embarquer, gaulliste certain ».
Vincent GIRRE deviendra officier de port au Havre(15). En ce qui concerne Robert CHEVALIER, nous n’avons pas d’informations sur la suite de sa carrière (16), pendant et après la guerre.
Nous remercions Mme Gaëlle BACHET, de l’Association MILMARIN de Ploubazlanec, et M. Jacques OMNÈS, coordinateur du Groupe de recherche sur l'histoire des FNFL au sein de la Fondation de la France libre, qui nous ont mis sur la piste de ces deux Français Libres de la Navale Caennaise.
(13) Les marins des navires marchands «prisonniers» par la Marine allemande ne doivent pas, selon les conventions internationales, être considérés comme des prisonniers de guerre et doivent être, par les mêmes conventions être rapatriés dans leur patrie. Sont-elles celles qui ont été appliquées en faveur des marins du MYSON ?
(14) Ce sera le dernier bulletin paru pendant la guerre. Le n°8 ne paraîtra qu’en 1947.
(15) Il y habitera jusqu’à son décès en 1988.
(16) «ancien TSF», tel que mentionné dans le Bulletin de Liaison n°7, laisse à penser qu’il a probablement quitté la navigation. Jacques Ghémard le mardi 03 août 2021 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |