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" Camille Alibert, que j’ai bien connu, avait fait l’école des Mousses, et sa profession était marin. Il avait grimpé les échelons jusqu’à devenir commandant de marine marchande. Il passait régulièrement à Nangis, entre deux voyages au long cours, rendre visite à sa cousine Janine, mais également à sa première femme Jacqueline, avec qui il avait eu une fille Annick Alibert, et dont il avait divorcé. Jacqueline habitait à Nangis également et s’était remariée avec un M. Foucault, dont le fils était dans ma classe à l’école primaire. Il me disait qu’on était cousins, mais à l’époque je ne comprenais pas par quel lien. Camille s’était remarié en 1946 avec Lucie Julien, dite « Louloute », avec qui il a eu 2 enfants, Yann en 1948, et France en 1958. À cette époque, ils habitaient à Concarneau, dans le quartier du Cabellou. Quand il passait à Nangis, Camille avait toujours des histoires de voyages à raconter, et je me souviens notamment d’une campagne d’étude et de protection des baleines dans l’atlantique sud, qu’il avait effectuée en tant que commandant de la Calypso, sachant que Cousteau n’assurait pas cette fonction contrairement à ce qu’on voit dans ses films. Il ne s’entendait pas bien avec Cousteau, ni d’ailleurs avec sa femme Simone, si bien qu’il n’a fait qu’une seule campagne sur la Calypso. Je me souviens être allé le voir au port de Monaco où était mouillée la Calypso, alors que j’étais en vacances dans le midi avec la tante Marie, ma marraine, et son mari l’oncle Pierre Louët, un Breton de Quimper. Je devais avoir autour de 6 ans à cette époque, si j’en juge d’après la photo qui me reste de cette visite.
Quand il a pris sa retraite de la marine marchande, Camille avait acheté un ancien bateau de pêche de 14 mètres, qu’il avait baptisé Antarès, et qu’il avait échoué dans l’anse du Cabellou à Concarneau pour le remettre en état et le transformer en voilier de plaisance. Son projet était de faire un tour du monde en passant par les Grands Lacs américains, puis par le canal qui rejoint le Mississippi et le golfe du Mexique, puis de gagner l’océan Pacifique par le canal de Panama. En 1977, alors que je finissais mes études d’ingénieur, il m’avait proposé de faire partie de cette aventure comme équipier. J’ai dû refuser, car après avoir obtenu mon diplôme, je devais encore faire mon service militaire, mon sursis étant terminé. Il souhaitait partir en septembre, pour la traversée de l’Atlantique, afin de passer les mois d’hiver sur les lacs et fleuves des États-Unis. Cette aventure m’aurait bien tenté, et j’ai regretté de ne pouvoir y participer. Camille est finalement parti avec sa femme qu’il appelait « Sun », sa fille France et le copain de sa fille. Rétrospectivement, je pense que j’ai eu finalement de la chance, car cette aventure s’est terminée deux ans après par un naufrage au milieu de l’Atlantique, alors qu’ils rentraient à Concarneau. En effet, ayant eu des avaries, ils avaient dû engager des dépenses imprévues, et faute d’argent, avaient décidé de rentrer alors qu’ils avaient atteint le golfe du Mexique. Sur la route du retour, ils ont malheureusement essuyé au milieu de l’Atlantique un cyclone nommé Gloria, et les deux femmes qui étaient parties chercher des vivres pendant que les deux hommes préparaient le radeau de sauvetage ont disparu en mer le 14 septembre 1979. Les deux hommes ont été récupérés par un Cargo. (Voir l’article d’Ouest-France, ainsi que le récit de Camille dans sa lettre à Maman)" Laurent Laloup le mardi 14 juin 2016 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |