Lucien Bernier - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
Accueil
 
Presentation
Liste des Français Libres
Recherche même nom
Recherche déces même jour
Ajout d'un Français libre
Liste du SHD
Liste Chaline
Liste Ecochard
 
Contact
 
 

Un Français Libre parmi 62933
 


Cliquez !


Cliquez !

Lucien Bernier



Naissance : 30 aout 1914 - Rennes (35)

Activité antérieure : marin

Point de départ vers la France Libre : Metropole

Engagement dans la France Libre : en juillet 1940

Affectation principale : FNFL / fusiliers marins

1er RFM

Matricules : 3179 B35, 11075 FN40

A participé à la bataille de Bir Hakeim

Grade atteint pendant la guerre et spécialité : maitre fusilier

Décès à 30 ans - 2 octobre 1944 - Eboulet (70)

Mort pour la France

Dossier administratif de résistant : GR 16 P 52440

Dans la liste de l'amiral Chaline : ligne 1308

Dans la liste de Bir Hakeim : ligne 11

Dans la liste d'Henri Ecochard V40 : ligne 5048


Contribuez à son livre ouvert !

Ouvert à tous pour exprimer vos sentiments, évoquer vos souvenirs, préciser son parcours, sa vie, poser des questions, citer des livres, des articles, des sites, déposer des documents, photographies, ...

Votre nom Votre e-mail il restera caché

Titre de la contribution

Texte de la contribution

Une image (gif ou jpg) sur votre ordinateur

Et pour prouver que vous n'êtes pas un robot : 1 plus 4 =  ?


Lucien Bernier - son Livre ouvert !
 

photo

photo publiée sur Twitter par JC Nottin

Yann Perrotte le mardi 04 octobre 2022 - Demander un contact

Recherche sur cette contribution


Combats (1943-1945) par B. Chatel

"LA MORT DU MAITRE LUCIEN BERNIER par l'Officier des Equipages Constant COLMAY

Ronchamp, 2 octobre 1944

J'observe vers l'arrière et Bernier vient me rejoindre derrière l'arbre où je suis plaqué. Dans la nuit tombante, quelques silhouettes confuses apparaissent et disparaissent derrière un buisson.
Les boches ou Dewever ? Dans ce tintamarre nous ne nous entendons pas mais, d'un signe, nous nous sommes compris : là, tout près, à 50 mètres, une petite déclivité nous mettra à l'abri du tir ennemi et en posture de reconnaître nos poursuivants.
Nous démarrons ensemble, mais en plein élan Bernier s'écroule :
— Touché, crie-t-il.
Je boule avec lui pendant qu'une rafale fait sauter l'humus à mes pieds. Je me penche et le prends par le cou. Il a déjà la figure qu'avaient tous ceux que j'ai vus mourir.
— Ce n'est rien, Lucien, on va te guérir. Viens, je vais t'emporter.
— Non, dit-il doucement. C'est fini. J'ai une balle dans la colonne vertébrale...
Puis, m'étreignant, il ajoute :
— Monsieur l'Officier, vous irez dire à ma femme que je l'aimais et comment je suis mort...
Il me regarde, ses yeux chavirent... C'est fini.
Alors, brutalement, je perds mon sang-froid, plus rien n'existe à part cette frénésie de peur qui me fait crier :
— A moi... à moi...
Je voudrais retenir cette vie qui s'en va, je voudrais assassiner ceux qui viennent de le tuer et je ne puis rien. Mon impuissance ajoute à ma détresse et je sombre dans une épouvante sans nom qui s'extériorise par cet S.O.S. désespéré qui me fait toujours hurler :
— A moi... à moi...
Je suis prostré sur le corps de celui qui fut véritablement mon camarade et mon frère de combat et je balbultie :
— Non, pas toi... tu ne devais pas mourir...
Et puis d'un seul coup je réalise et me redresse, les doigts crispés sur mon arme. Dans ce sombre coin de forêt silencieux depuis que se sont tues les dernières rafales de mitrailleuses, des cris et des piétinements se font entendre, de tous côtés et rapidement apparaisent ceux que j'avais l'habitude de voir dans tous les coups durs, les vieux compagnons de Bernier et les miens :
Voilà Dewever qui fonce avec Michel et Colin, voilà, revenus après avoir fait demi-tour, Legagneux, Samson et Gloria, voilà Dreux et ses éclaireurs de pointe, et d'autres encore que, d'un geste, je poste face à l'ennemi.
Il y a là réunie une partie de la vieille garde de l'Escadron, les bons à tout, les rescapés de vingt combats. Et tous ces marins avec qui on peut tout tenter parce qu'ils sont toujours prêts à tout donner, pleurent maintenant comme des gosses sur la dépouille du Maître Bernier qu'ils reconnaissent comme l'un des meilleurs, sinon le meilleur d'entre eux...
Dewever et ses hommes l'emportent rapidement vers la route que nous atteignons sans encombre et une jeep l'évacué sur Sapin-Jaloustre sous les yeux atterrés de Jestin, Charpentier, Tripodi et Leterrier accourus à la lisière.
Je rejoins Savary, nous sommes complètement effondrés mais, la guerre continue et il nous faut de nouveau former l’Escadron en carré.
Aussitôt le mouvement terminé je me retire dans mon dodge P.C.
Je suis dégoûté de tout et fatigué à mourir, mais dans l’impossibilité de m’endormir, je repasse en mémoire mes souvenirs communs avec Morel et Bernier, ces deux chers camarades de 40 que je perds dans la même journée. Mes nerfs m’ont lâché et je sanglote doucement lorsque je suis tiré de ma rêverie par un bruit de chenilles qui se déplacent dans la forêt, je pense aussitôt à l’automoteur allemand qui nous tire quelques salves tous les soirs et je ’saute de ma voiture aU moment même où les obus s’abattent dans notre clairière... C’est aussitôt des cris et des plaintes. Je me précipite et trouve Jestin qui m’apprend qu’un projectile est tombé en plein dans le scout-car de Bernier et plusieurs autres tout autour. Le tir a cessé et nous évacuons les blessés.
Le Bourhis et Lallau ont été tués sur le coup.
Poli a un éclat dans l’œil, Bailly et Angelman sont grièvement touchés.
Dans la jeep qui l’emporte Angelman, affreusement mutilé, appelle sans arrêt son chef tué deux heures plus tôt.
Nous pouvons maintenant rayer des rôles de l’Escadron : Bernier, son équipage et son véhicule.
Ainsi s’achève cette journée du 2 octobre, cette cinquième journée de combats sans gloire dans cette forêt de Chérimont qui aura vu tant de sang versé pour un résultat si médiocre.
Et, comble de l’ironie, le lendemain 3 octobre, alors que nous nous promettions de venger nos morts, l’ennemi décrochera sans combattre et nous nous emparerons sans mal de la mine à charbon où j’apprendrai qu’effectivement les boches, bien retranchés, m’y attendaient hier.
Dans l’après-midi, nous conduirons au cimetière de Villersexel la dépouille de notre camarade Lucien Bernier, Maître mécanicien de réserve, mort pour la France à l’âge de 33 ans.
Et cette Croix de la Libération qu’il enviait tant, il l’obtiendra enfin, mais, à titre posthume."

L. Laloup le samedi 05 janvier 2008 - Demander un contact

Recherche sur cette contribution


Extrait de "Cavalerie de marine" par René Guillemin :

"...Colmay ramène le corps de Bernier. Cette mort porte un coup terrible à l'escadron. Bernier combattait depuis quatre ans aux fusiliers-marins. Chef de pièce de DCA à Bir-Hakeim, Chef de patrouille en Italie et en France c'était un merveilleux baroudeur. Ce héros de la Libération n'aura même pas eu la chance de revoir sa femme, sa femme qui l'attend depuis quatre ans en Bretagne"

Laurent laloup le samedi 03 mars 2007 - Demander un contact

Recherche sur cette contribution


bio

extrait de : ANNUAIRE-MEMORIAL DES ANCIENS FRANÇAIS LIBRES
DE RENNES ET ENVIRONS
2° ÉDITION - MARS 1998

memoiredeguerre 

BERNIER Lucien

né le 30 août 1904 à Rennes (I. et V.) Blessé mortellement en octobre 1944 à Ronchamp (Hte Saône) - Campagnes de la 1° D.F,L. avec le Bataillon puis Régiment de Fusiliers-Marins: Syrie, Libye (Bir-Hakeim, el Alamein) Tunisie; Italie; France.

Laurent Laloup le mercredi 22 novembre 2006 - Demander un contact

Recherche sur cette contribution

Dernière mise à jour le mardi 04 octobre 2022

 

Vous pouvez à tout moment obtenir la rectification des données, vous concernant, inscrites dans cette base qui est déclarée sous le n° 1137942 auprès de la Commission Nationale Informatique et Liberté





fiche.php PHPisé et MySQLisé par Jacques Ghémard le 28 1 2024  Hébergé par Nuxit  Temps entre début et fin du script : 0.96 s  8 requêtes