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| Henri René Benjamin Fruchaud | |
Naissance : 16 juillet 1894 - Angers (49)
Activité antérieure : liberal / cadre
Point de départ vers la France Libre : Metropole
Engagement dans la France Libre : Londres en juillet 1940
Affectation principale : Terre DFL - Moyen Orient / santé
A participé à la bataille de Bir Hakeim
Grade atteint pendant la guerre et spécialité : colonel
Décès à 66 ans - 11 aout 1960 - Brunoy (91)
Dossier administratif de résistant : GR 16 P 236480
Dans la liste de Bir Hakeim : ligne 3374
Dans la liste d'Henri Ecochard V40 : ligne 19920 |
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In Memoriam Henri Fruchaud Extrait
"Tous les Français Libres du Levant connaissaient le médecin-colonel Fruchaud, l’un des premiers qui rallièrent le général de Gaulle dès juin 1940.
Né à Angers le 16 juillet 1894, issu d’une famille de médecins, il avait fait de brillantes études à la Faculté de médecine de Paris, avait été interne des hôpitaux de Paris, chef de clinique et professeur de clinique chirurgicale à l’École de médecine d’Angers.
Nombreux sont ses travaux publiés ; et d’autres, en d’autres lieux, sauront rendre hommage à son oeuvre scientifique. Il était membre de l’académie de chirurgie.
Au moment des opérations de Syrie, il installe son service de chirurgie à Deraa, dans cet ancien poste frontière de la Syrie et de la Palestine et, après l’occupation de Damas, il part pour y déployer sa formation, prenant soin en même temps des blessés de l’hôpital militaire de Verbizier.
Beyrouth est l’étape suivante où, à l’hôpital Saint-Charles Borromée , il commence à former et à rôder son équipe destinée aux futures campagnes de Libye, de Tunisie et d’Italie.
Souffrant encore d’une fracture du calcanéum qu’il s’était faite pendant cette campagne, passionné par le travail de chirurgien aux armées, brûlant du désir de servir, il se met immédiatement en route pour rejoindre la formation Hadfield-Spears qui a été dirigée dès son débarquement au camp de Sarafand, en Palestine.
C’est à Sarafand qu’il prend contact avec la formation dirigée par Mme Spears et aussitôt son esprit d’organisation et son tempérament chirurgical commencent à se manifester, sans éviter les heurts avec la directrice qui, elle aussi, possédait une forte personnalité. J’ai dû intervenir plus d’une fois pour aplanir les difficultés.
Notre première rencontre date de mai 1941, lorsque j’allai à Suez accueillir les camarades du Service de Santé F.F.L., revenant de la campagne d’Erythrée où il dirigeait le groupe sanitaire de la Brigade Française d’Orient.
Travaillant sans arrêt, enseignant aux jeunes sa vaste expérience chirurgicale, Fruchaud fait construire les premiers camions chirurgicaux où le maximum de confort et d’espace est réservé aux futurs blessés. Une fois déployés, ces deux camions juxtaposés constituaient une cible trop voyante pour l’aviation ennemie, notamment en terrain désertique.
Nos aviateurs l’appelaient La Chapelle tellement elle était un point de repère pour eux.
Lors du siège de Bir-Hakeim ils furent du reste détruits pendant un bombardement aérien.
Il fallait voir Fruchaud à Bir-Hakeim, assis dans une tranchée individuelle, un véritable trou plein de cette poussière fine du désert de Libye, rédigeant sur ses genoux son tome I de Chirurgie de guerre, publié ultérieurement avec beaucoup de difficultés en 1943, à Beyrouth.
Ce fut le premier traité de chirurgie de guerre de la Seconde Guerre mondiale.
Ce n’est pas l’endroit d’analyser cet ouvrage, mais il révélait son don d’observation et sa vaste culture chirurgicale et surtout son expérience de la chirurgie de guerre et de traumatologie. Anatomiste distingué, opérateur adroit de grande classe, ayant des vues très justes sur la biologie des plaies de guerre, très au courant de l’anesthésiologie moderne et de la transfusion, ce grand chirurgien obtenait le maximum de guérisons après ses interventions conservatrices. Enseignant et se perfectionnant lui-même sans cesse, il ne partageait pas toujours les points de vue des chirurgiens de l’armée britannique.
Opérer le blessé le plus tôt possible, le plus près des lignes, lui éviter les longs transports si meurtriers à cette époque, dans ce théâtre d’opérations aux lignes de communication très longues et pénibles dans un climat peu clément , telle était sa doctrine, alors quelque peu révolutionnaire.
D’un caractère entier, peu enclin à la bienveillance envers ceux qui ne connaissaient pas leur profession, Fruchaud refusait d’admettre la fatigue malgré des crises d’asthme qui ne faisaient qu’empirer dans ce désert sans pitié. Il fut obligé de retourner au Liban peu de temps avant la bataille de Bir-Hakeim.
Il revient en Algérie en 1943, où il prépare à nouveau la formation chirurgicale avancée mise à la disposition du corps expéditionnaire par M. Catroux et il part pour la campagne d’Italie.
Deux nouvelles citations seront ajoutées à celles déjà obtenues en 1914-1918.
Après un passage à Londres, où il se met au courant des méthodes récentes d’anesthésie et de réanimation, il retourne en Syrie pour prendre la chefferie de l’hôpital français Saint-Louis, à Alep".(...)
Médecin général inspecteur
REILINGER
Revue de la France Libre n°128 septembre-octobre 1960
Texte intégral : Roumeguère le jeudi 15 mars 2018 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |
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LA DRÔLE D'ÉQUIPE, de J. Duprey " Le personnel français s'augmente d'officiers, de sous-officiers et de soldats ayant rejoint après des aventures plus ou moins pittoresques. Outre le Médecin-Chef Fruchaud et le Capitaine Rabaté venus à Port-Suez, ce sont le Médecin-commandant René Quéneudec, le sergent-chef Henri Aurès, le sergent Pierre Mergier, les caporaux Fortuné Benedetto, Henri Boillot et Henri Freddy, le soldat Ernest Filuzeau. Pour évoquer le « coktail Spears », il suffit d'indiquer que Mergier, jeune étudiant de pharmacie parisien, avait pu joindre Plymouth dès le 22 juin 1940 sur un bateau de guerre anglais chargé de Polonais et qu'il avait participé aux campagnes du Gabon et d'Erythrée, que Benedetto était un vieux légionnaire ayant fait campagne à Narvick, que le Père Boillot, pour l'heure caporal muté de l'aviation avant de devenir l'aumônier de l'Ambulance, avait professe la physique dans un établissement religieux de Philippopoli.......
[...]
De la mi-août à la fin décembre 1941, lorsque la campagne proprement dite est achevée, l'Ambulance occupe les locaux de l'Hôpital civil allemand de Beyrouth, après une tentative d'installation malheureuse à « l'Hôpital militaire Maurice Rottier » en mauvaises conditions. Elle y joue le rôle d'un hôpital de garnison. Ses 100 lits confortablement installés sont presque toujours occupés par une trentaine de grands blessés intransportables, des accidentés et de nombreux malades, hospitalisés généralement jusqu'à gué-rison et renvoi sur leurs corps.
Au cours de cette calme période — et déjà à Damas à partir du 15 juillet — l'Ambulance achève de s'organiser et de donner une constitution plus ferme à ses effectifs. Elle perd, par mutation sur « l'A.C.L. », le Capitaine Durbach et les infirmières françaises Béguinot et Joland qui n'entraient pas dans le fameux statut du personnel féminin anglais invoqué par Lady Spears, ou encore le vieux Breton et pittoresque clochard Filuzeau. Elle gagne cependant une Française, Me Buterne, infirmière qui avait fait ses preuves en Erythrée avec le Commandant Fruchaud, maintenant médecin-chef, les sergents Cappelle et Raymond, le sous-lieutenant Albert, médecin et de plus rabbin à l'occasion, engagé au titre libanais, le sous-lieutenant Aboucher, engagé lui au titre syrien, le lieutenant-pharmacien Cantor, le soldat algérien Hadjali, le soldat tunisien Ibrahim ben d'Arch, le soldat malgache Rakoutoudrasoa, et, pratiquement, toutes les races des rivages méditerranéens tendent à être représentées, surtout avec l'appoint d'un personnel civil mouvant utilisé de temps à autre." Laurent Laloup le mardi 04 décembre 2007 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |
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