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 " Fernand Adolphe Julien Lobbedez est né le 7 juillet 1874 à Arras, père de Georges Lobbedez. Il est mort au camp de Gross-Rosen le 28 novembre 1944.
Après des études au collège d'Arras, il obtient le baccalauréat ès-sciences. Puis, il continua au lycée de Douai, avant de rentrer dans l'administration des ponts et chaussées. En 1899, il fut détaché au service des mines, à Béthune, où il resta près de trente ans, avant de revenir à Arras.
Maire d'Arras de 1937 à 1941 (parti radical socialiste), il était conseiller municipal depuis 1925.
Créateur du Cyclo-club artésien (1931).
Résistant (réseau Voix du Nord). Il a été arrêté le 20 juillet 1943, il est mort en déportation.
Titulaire de la médaille de la Résistance avec rosette (janvier 1946).
Chevalier de la Légion d'honneur (13 juillet 1947)."
" Suzanne Lobbedez s’en est allée à son domicile de Beaurains, vendredi, dans sa centième année. « C’est une page d’histoire qui se tourne », confie sa fille Annie Lobbedez, adjointe au maire d’Arras. Suzanne Lobbedez, née Podevin, a en effet été résistante pendant la Deuxième Guerre mondiale au sein du réseau OCM Voix du Nord.
Belle-fille de Fernand Lobbedez, maire d’Arras jusqu’à l’Occupation et l’instauration du régime de Vichy, Suzanne était mariée avec René, un de ses trois enfants (avec Georges et Huguette), qui a été fait prisonnier de guerre. À Arras, Suzanne et sa belle-sœur Huguette allaient participer à l’Organisation civile militaire (OCM) du réseau Voix du Nord, distribuant clandestinement le journal de la résistance et organisant la cache de soldats anglais parachutés sur la ville, notamment à l’église de Ronville. « Les femmes s’occupaient des opérations de résistance sur Arras, rapporte Annie Lobbedez, qui se rappelle les récits de sa mère. Elle n’a malheureusement pas écrit ses souvenirs. Elle a été très marquée par la guerre, la Résistance. Elle a vécu des moments extrêmement difficiles. »
Son beau-père et son beau-frère arrêtés sous ses yeux
Fernand Lobbedez, élu maire en 1937, a refusé de suivre les ordres de Pétain et a démissionné. Il a organisé le réseau OCM Voix du Nord sur Arras, avec le docteur Duflot sur l’extérieur. Les réunions secrètes se tenaient chez les Lobbedez, 104, route de Bapaume (rebaptisée avenue Fernand-Lobbedez). C’est là que la Gestapo est venue arrêter Fernand Lobbedez et son fils Georges après une dénonciation. Le quartier était cerné et la tentative de fuite de Georges par la fenêtre a été vaine. Suzanne et Huguette Lobbedez étaient présentes, mais leurs noms n’étaient pas mentionnés sur la liste du réseau de résistance.
Emprisonnés à Arras, Fernand et Georges Lobbedez, ont été déportés en Allemagne, probablement parce qu’ils n’ont pas parlé malgré la torture. Ils sont morts au camp de Gross-Rosen, à un jour d’intervalle, peu avant la fin de la guerre.
Suzanne Lobbedez a été décorée de la médaille du combattant volontaire de la Résistance. Après la guerre, elle a cessé son activité de modiste pour s’occuper de ses deux enfants, Annie et Marc. Elle a eu par la suite deux petits-enfants et six arrière-petits-enfants. Son mari René est décédé en 2013."
Jacques Ghémard le mardi 24 octobre 2017 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |
