|
Mort pour la France à La Mauranne, 23 Aout 1944 ... Maintenant, il est 1 heure du matin, le 23 août. C'est une belle nuit d'été qui serait calme et douce s'il n'y avait le déchirement des obus, qui serait parfumée s'il n'y avait l’odeur des incendies et des cadavres, qui serait reposante s’il n’y avait la garde à prendre pour les hommes, la radio et les ordres à donner pour les chefs. Nous sommes à la 2ème section - celle des Calédoniens - qui tient un avant-poste, au Nord de La Garde, en pointe de la compagnie.
Sous les étoiles, près de la route où un canon boche et son tracteur achèvent de se consumer dans une âcre odeur de caoutchouc brûlé, les guetteurs veillent, scrutant la nuit, se tassant dans leurs trous de renards à chaque arrivée de 88, écoutant le tirailleur ennemi qui tire peut-être nos patrouilles, peut-être sur rien...
À quelques pas des postes de guet, les « réserves » de la section se reposent dans l’abri. Trois hommes parlent à voix basse. Qui est-ce ? Je ne sais, je ne me souviens plus. Peut-être un de ceux qui vont mourir ce soir : CREUGNET, DIAOULA, REVEILLON ou quelque autre ?"
"Il ne reste plus ici que 7 ou 8 hommes qui approchent, le nez dans la terre, montant de palier en palier, par un petit fossé où les boches ont posé une ligne de téléphone vite coupée. Chaque fois que l'un de nous sort la tête du murtin de pierres sèches qui retient la terre de la vigne, il a juste le temps de tirer en abaissant la tête, il entend le claquement d'une balle.
PORCHERON qui voit la section dans une situation critique, est allé chercher le groupe de réserve et monte vers nous, revolver au poing, par le petit fossé. Il est tué net et tombe. Il restera là, à dix pas de nous, face au sol. En essayant de nous rejoindre, le Caporal CREUGNET, REVEILLON et DIAOULA sont tués, d'autres sont blessés.
Chacun de nos coups de fusil devient une vengeance personnelle pour la mort de nos frères d'armes".
Récit d’un Lieutenant calédonien anonyme combattant de la 2ème section de la 1ère Compagnie du B.I.M.P
source : ROUMEGUERE le mardi 05 janvier 2016 - Demander un contact Recherche sur cette contribution Réponse : (Mémoire des Hommes dit 602 morts ce jour là)
Mais l'annuaire de la DFL cite dans sa liste des morts, Alexis Réveillon, 1re classe du BIMP, mort ce 23 aout 1944 et inhumé au cimetière divisionnaire d'Hyères, rang 5 tombe 6
Et dans la liste des anciens du BIMP, Auguste Reveillon, sans autres précisions
| |