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| André Marmissolle Daguerre | |
Naissance : 3 septembre 1919 - Saint Séverin (16)
Engagement dans la France Libre : en ? 1943
Affectation principale : Terre DFL - Moyen Orient / artillerie
Décès à 23 ans - 26 juillet 1943 - Tripolitaine, Libye
Mort pour la FranceFrère de Philippe Marmissolle Daguerre
" Philippe Marmissolle-Daguerre part, le 18 octobre 1942, pour les campagnes d'Egypte et de Libye, où son frère, Français Libre également, est tué."
Annuaire de la DFL, liste des morts de 1er RA, Marmisolle Daguerre, André, Aspirant 1er RA, 26/07/1943, cimetière 213 [km 93, Route Zuara-Tripoli, Coordonnées 603/688, Cimetière ACL] carré C, Tombe 1.
Dossier administratif de résistant : GR 16 P 395323 |
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Dans "Le chemin le plus long" " France occupée – Lyon, 15 janvier 1943.
COUCHER SIX CLANDESTINS A LYON
Le couvre-feu à partir de 10 heures du soir ne simplifie pas les mouvements. Il faut bien que le train de Paris ait plus d’une heure de retard ! Bailleul sait bien qu’il est le seul à pouvoir reconnaître Médéric ; s’il le laisse se perdre dans Lyon, c’est la rupture du contrat. Comme toujours, il n’y a pas le choix.
Le projet de Serge Giry est tentant : un avion, un Glenn-Martin, est planqué en Savoie. Il y a de l’essence ; ça paraît incroyable mais, avec Giry, on y croit. En un an, il a fait sauter deux fois son usine, France-Rayonne, à Roannes. Il est lieutenant à la S.A.S.F.L. (Section d’Assaut Spéciale de la France Libre), des parachutistes entraînés dans la région de Manchester. Le parachute, pour lui, c’est un simple mode de locomotion.
À Noël 41, il a repris sa place d’ingénieur-chimiste à France-Rayonne, et il a fait sauter l’usine. Toujours ingénieur, il a participé aux travaux de remise en marche, puis il l’a refait sauter. Mais là, il y a eu un os, quelques minutes d’avance sur le programme, une passerelle où il était s’est effondrée, il est tombé dans la soude caustique. Aveugle pendant trois mois d’un œil et six mois de l’autre, il a encore un œil hors d’usage. S’il dit qu’ils arriveront à Londres avec son Glenn-Martin, il faut le laisser faire et suivre en silence. Il y a une bonne chance. Enfin, une chance.
De toute façon, il faut attendre Médéric, qui a sûrement des tas de plans en tête.
À 23 heures et des poussières, Médéric débarque.
- Tiens, tu es encore à Lyon ?
- Oui, jusqu’à demain matin, nous partons à trois.
- J’en ai trois autres et il faut les coucher.
Coucher trois types de plus à Lyon à 11 heures du soir en ce début d’année 1943, trois mois après l’invasion de la zone libre, ça relève de la fiction pure. Il y a, dans l’ordre d’entrée en scène : le Polonais, de Lipkovski, officier de renseignement en provenance de Varsovie, et deux aviateurs français, Gaussen et Marmissol. Costume de ville, valise, l’air assez dégagé...
- J’ai un contact pas loin de Perrache. À la rigueur, on peut casser la croûte, mais trouver une piaule à cette heure-là l...
Pour récapituler : oui, James Toney est à côté, au garage Du Guesclin, il mange, il boit, il fume, il baise ; il a tout, même la fille de la maison. Celui-là, depuis qu’il a les pieds sur terre, il n’en revient pas de voir comme tout s’arrange.
- Moi, je suis à l’hôtel des Cordeliers avec Giry et on bouffe des carottes aux Trois Marmites. Oui, j’ai été à Amélie-les-Bains : le contact est à l’hôtel de la Toque Blanche.
- Vous allez être six en tout, fait Médéric, comme si le nombre ne changeait rien au problème.
Une heure après, tout le monde est couché dans un endroit convenable, sauf Marmissol qui a été alité discrètement dans un bordel pour Boches ; d’heure en heure, les filles viennent voir s’il a besoin de réconfort.
[...]
France – Narbonne, 27 janvier 1943
VOUS PASSEZ EN ESPAGNE
Tout s’était bien passé jusqu’à maintenant, même le wagon-restaurant où ils ont bouffé à côté des Boches, et maintenant, dans la salle d’attente, voilà des flics qui demandent les papiers, des Français, des gendarmes.
Bailleul regarde ses types : trois en pékin, avec leur valise et des godasses faites pour les trottoirs plutôt que pour les chemins de muletiers ; Giry, l’Américain et lui-même – des culottes de golf, des godasses cloutées et des sacs à dos, l’air vaguement sportif.
James bouge, il va faire une connerie... Bailleul s’avance en premier, puisque après tout il se retrouve leader. Sa carte de cheminot est en règle, il est même fonctionnaire titulaire, depuis deux mois. Il va se reposer à Amélie-les-Bains, où il a de la famille...
Il regarde le flic nettement, un vieux gradé avec des bananes de 1914. Qu’on fasse un métier pareil, ça le rend méchant, mais il pense à la casse et il explique tranquillement qu’ils vont au sana ou préventorium d’Amélie-les-Bains.
- Vous êtes un groupe ?
- Oui.
- Vous passez en Espagne ?
- Oui.
La réponse est partie au jugé :
- Bille en tête sur le rouge, aussi parce qu’il n’y a pas un Fritz en vue et qu’à la rigueur...
- Bonne chance, fait le flic, et vous ne m’avez pas vu. "
(un mois de décalage avec le souvenir de Cordier, mais il ne semble pas dans le train le 27. Il serait donc parti plus tard) Jacques Ghémard le mardi 11 août 2009 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |
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Dans "Alias Caracalla" de Daniel Cordier Page 668
" Dimanche 21 février 1943
André, mon camarade
Après déjeuner, je me rends au bureau en marchant tête baissée. Au qui-vive permanent dans lequel nous vivons, s'ajoute, depuis une semaine, une responsabilité à laquelle je fais face difficilement.
Absorbé par mes tourments, je ne vois pas, sur le trottoir opposé, l'homme qui traverse la rue pour venir à ma rencontre: « Pa'don, monsieur, connaissez-vous un bain public dans le qua'tier ? » Ce défaut de prononciation est celui d'André Marmissolle, mon camarade de Saint-Elme. Je lève la tête: c'est lui !
Après tant de complicité partagée au collège, à la montagne, à Bordeaux, trois ans ont passé. Nous nous jetons dans les bras l'un de l'autre: « Que fais-tu ici ?
- Et toi ? »
Je l'entraîne dans un café de la place des Terreaux toute proche et lui raconte brièvement mon aventure: notre départ de Bayonne avec son frère Philippe, notre engagement dans la légion de Gaulle, le départ de Philippe en Afrique et, après deux lettres de lui, l'absence de nouvelles, mes classes dans les chasseurs, mon choix des services secrets, mon entraînement dans les écoles anglaises et mon parachutage en France en juillet 1942.
André, mobilisé en 1939 dans l'aviation, se trouvait en Afrique du Nord lors de la défaite. Rentré à Paris, il y a poursuivi ses études universitaires de philosophie. Il y a fait la connaissance d'un camarade, aviateur comme lui. Tous deux ont décidé de rejoindre l'armée d'Afrique en passant par l'Espagne. Après des mois de recherche et de fausses espérances, il a trouvé une filière par Perpignan. Arrivé à Lyon il y a une heure, il repart le soir même.
Je tente de le dissuader: « Pourquoi partir alors que tu peux être si utile ici, où tout est à faire ? Reste avec moi, tu combattras tout de suite.
- Si j'étais seul, je te dirais oui sur-le-champ, mais j'ai rendez-vous avec mon camarade ce soir à la gare. Je vais lui en parler. S'il est d'accord nous resterons tous les deux. » Rendez-vous est pris, à 8 heures, au buffet de Perrache.
En le quittant, j'éprouve pour la première fois avec autant d'intensité la plaie béante du désastre : ma vie broyée par les événements. Je ne pleure pas, fier de m'être évadé de l'âge où l'on se laisse aller. Je suis seulement saisi de la poignante nostalgie d'un passé qu'André incarne à lui seul.
Tout l'après-midi, j'expédie les affaires courantes, incapable de me concentrer sur mon travail. Le coeur n'y est pas. Je suis impatient de le retrouver.
J'arrive en avance au buffet: personne. En les attendant, je commence à dîner, m'efforçant de m'intéresser aux journaux que je traîne avec moi. L'attente s'éternise : toujours personne. Je dois partir à la fermeture afin d'être rentré chez moi avant le couvre-feu.
J'en conclus qu'ils ont choisi la vraie guerre, celle où l'on connaît sa valeur face à l'ennemi, où l'on gagne des médailles en tuant d'autres hommes. Tout en déplorant le départ d'André, qui referme ma solitude, je l'approuve secrètement: la guerre qu'il a choisie est celle que je regrette. Ma déception est d'autant plus cruelle que j'interprétais notre rencontre fortuite comme un signe du destin: prodigieuse coïncidence de nous retrouver dans une ville d'un million d'habitants, que ni l'un ni l'autre ne connaissions auparavant et dans laquelle il venait de débarquer...
Rentré chez moi, je me sens plus seul que jamais. Il fait froid dans ma chambre tandis que j'entame une nouvelle nuit de travail. " Jacques Ghémard le lundi 15 juin 2009 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |
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André Marmissolle-Daguerre (b. - 1943)
Immediate Family:
Son of Marie Louise and François Daniel Georges
Brother of Jacques, Jean Louis, Henri, Philippe, François Jacques Ghémard le dimanche 24 mai 2009 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |
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