Contributions - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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Le chef des opérations "Pick up" est Duthilleul. Parmi les radios se trouvent Charles Duchesne* (dit Charles) et Robert Geneix* (dit Jacques).

D'octobre 1943 à août 1944, le terrain "Roger" sert à six opérations aériennes, dont quatre réussies (Marguerite, Gloxinia, Snowdrop ou Perce-neige,Japonica ou Anémone). Au total, huit passagers de Grande-Bretagne en France, quinze de France en Grande-Bretagne, la Royal Air Force ayant mis à disposition ses services d'opérations et d'accueil ainsi que des pilotes. Pendant cette période, André Duthilleul fait un séjour à Londres et à Alger, du 21 août au 18 septembre 1943 et est de nouveau parachuté en France.

Pour son engagement, il se dépense sans penser à lui-même. L'abbé Jean Badré, directeur de l'aumônerie militaire qui héberge Duthilleul à Paris dira:" Un jour que je lui demandais d'être prudent, il m'a répondu: la guerre comporte forcément des imprudences, mais il faut savoir les doser. Son abnégation personnelle n'excluait pas une grande délicatesse à l'égard d'autrui, dont Paul Badré donne un étonnant exemple. "Un beau matin, dit-il, en ouvrant le fenêtre de ma chambre dans la petite maison que j'avais louée à Argenton- sur- Creuse, j'aperçois dans le jardin mon jeune ami sur un banc, qui attendait patiemment mon réveil. Lui exprimant ma surprise, je lui demandai depuis combien de temps il était là. Il me répondit qu'ayant réussi à venir de Paris par chemin de fer, il était dans mon jardin depuis 4 h du matin mais qu'il n'avait pas voulu me réveiller. Dans la conversation j'appris qu'il en était à sa troisième nuit sans sommeil. Mais il n'avait pas voulu me déranger!"

Et plus loin, Paul Badré raconte: alors qu'il était revenu à Alger, "croyant lui faire plaisir, je lui annonçais qu'il était cité à l'ordre de l'Armée et qu'il fallait prendre ses dispositions pour recevoir solennellement la Croix de Guerre si largement méritée. "Impossible, me répondit-il, Il me faut repartir pour Londres après-demain. Et puis je n'ai pas de tenue militaire pour recevoir cette décoration!"

Le 25 décembre 1943, André Duthilleul s'inquiète de ne pas avoir de message de son radio Charles Duchesne. Le lendemain il se rend chez lui, 7 rue Guersant, et tombe dans la souricière mise en place par la Gestapo. En sortant de l'immeuble, il écarte brutalement les deux Allemands qui l'encadrent et leur échappe. Il est 11 h. L'abbé Badré, dira: " Trois maisons seulement le séparent du coin de la rue. Il prend son élan et s'élance. Il arrive devant l'église Saint Ferdinand d'où la foule est en train de sortir de la messe. Les balles sifflent autour de lui, va-t-il se perdre dans la foule au risque de faire massacrer des femmes et des enfants. Ce ne serait pas d'un chevalier. Il s'écarte de la foule, il hésite un instant, à ce moment il est blessé au ventre, il s'effondre, il est pris."

La balle a atteint la rate. Emmené rue des Saussaies, il est interrogé avant même d'être conduit à la Pitié pour une ablation de l'organe touché.

Le même jour ont été arrêtés Charles Duchesne*, Marc de Finfe* et Armand Lequet. Quelques jours plus tard, ils retrouvent André Duthilleul à Fresnes.

Duthilleul ayant sur lui des papiers d'aviateur canadien au nom de Dufresne, c'est sous cette identité qu'il sera classé "Nuit et Brouillard".

A Fresnes Il rencontre aussi Michel Robida, qui devait longuement raconter cette rencontre au frère d'André Duthilleul. C'était le 17 mars 1944, vers 4 ou 5 h. "Appelés dans nos cellules pour un "transport", dit Robida, nous venions d'attendre près d'une heure dans le hall de la 2e division, chacun debout derrière le balluchon informe de nos affaires roulées dans une couverture, tandis que les Allemands multipliaient les appels et les contre-appels."

Robida fut poussé dans un box. "Un garçon s'y trouvait déjà. Sa jeunesse, sa bonne humeur, l'extraordinaire sympathie qui rayonnait de lui dissipèrent aussitôt la méfiance instinctive que nous avions toujours auprès d'un nouveau venu. Il dut lui aussi éprouver cette méfiance, car la première question qu'il me posa fut pour me demander comment je pouvais être aussi bien rasé. Je partageais au 5e étage la cellule d'un coiffeur qui, coupant les cheveux des prisonniers, venait d'obtenir une heure avant la permission de me débarrasser d'une barbe de 10 à 15 jours. L'explication dont nous rîmes ensemble parut le rassurer. Il me dit alors s'appeler André Dufresne. Et voici l'histoire qu'il me raconta.

Officier canadien, il avait dû quitter l'aviation à la suite d'un accident qui lui interdisait de voler. Ingénieur de l'aéronautique, il avait alors repris un service insuffisamment actif, à la suite duquel il avait obtenu d'être parachuté en France où il vivait depuis plusieurs mois. Le 26 décembre, il s'était rendu chez un de ses radios, nommé Duchesne, au 5 ou 7 rue Guersant. Tombé dans une souricière, il avait, dit-il, manqué de présence d'esprit. Mais, ajouta-t-il, c'est mon défaut. J'hésite avant de me décider. Un de nos camarades a sauté dans l'escalier. Il a pu s'échapper. (...)

Laurent Laloup le samedi 31 août 2019

Contribution au livre ouvert de Jean Marie Clément Badré

Montrée dans le livre ouvert de 2 Paul Badré | 3 Marc Marie Serge Emmanuel de Finfe | 4 Robert Marcel Geneix alias Jacques

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