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www.france-libre.net Décembre 2012 • N° 46
" Jean-François d’Autheville, spahi des Forces françaises libres, s’en est allé rejoindre ses compagnons sur le chemin de l’au-delà.
Le 16 août, au temple du Haa, une nombreuse assemblée d’amis et d’anonymes entourait la famille de Jean-François. Il avait cinq enfants. Le culte était présidé par Mme Valérie Mali, pasteur au temple du Haa.
Pendant la prédication, le pasteur Galeran, ancien aumônier militaire de la région Aquitaine rappela l’engagement du médecin au service des autres après avoir combattu dans les rangs de la 2e DB. Ses nombreuses décorations, en particulier la croix de guerre, la croix de combattant volontaire de la Résistance, la médaille de la France Libre, posées devant le cercueil recouvert de l’emblème tricolore rappelaient son engagement dans les Forces françaises libres en Juin 1943 à Sabratha, en Tripolitaine. Le drapeau de la 2e DB accompagnait cette cérémonie.
Les cantiques, les prières, prononcées par Mme Valérie Mali, tout cela était empreint de ferveur et de fidélité à la mémoire huguenote.
En juin 1943, avec sa famille au Maroc, Jean-François veut rejoindre les Forces françaises libres qui ont combattu en Tripolitaine, au Fezzan, en Tunisie et viennent d’être regroupées près de Tripoli.
Sa mère est d’accord, mais d’abord il faut qu’il passe son bac. C’est fait.
Il se promène dans les rues de Casa et est intrigué par deux jeunes militaires, en short et chemise kaki, coiffés d’un superbe calot rouge. Ce sont deux spahis de la Colonne Volante des Forces françaises libres, en mission au Maroc. Jean-François les accoste et leur demande comment rejoindre les FFL. Rendez-vous pris pour le lendemain. Pas de perte de temps, quelques affaires dans un sac à dos. Il ne sera pas en retard au rendez-vous.
Un camion est là. Il y a d’autres garçons candidats au départ. En route, en passant sur les routes les plus directes pour arriver à Sabratha, en Tripolitaine. Il s’engage aussitôt dans le RMSM, qui sera un des régiments de la 2e DFL. Enfin, la 2e DB est formée et il participera à tous les combats jusqu’à la Victoire.
Sur la route de Paris, en août 1944, un aumônier protestant offre une bible à Jean-François. Cette bible l’accompagnera jusqu’à ce 10 août 2012.
La guerre finie, il entreprend des études en médecine. Médecin de ville, il est aussi médecin conseil du gaz de Bordeaux et des pompiers. Il a l’occasion d’extraire et soigner deux aviateurs de l’armée de l’air allemande, dont l’avion s’est crashé au milieu des jardins d’Eysines (banlieue bordelaise). Pour ce sauvetage il a reçu une décoration militaire allemande.
C’était une belle conclusion pour un ancien combattant de la 2e DB.
Jean-Joseph Laborde" Laurent Laloup le jeudi 30 juin 2016 Contribution au livre ouvert de Jean François d'Autheville | |