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Le Journal de guerre d’un caporal du bataillon des guitaristes (extraits)
Bir Hakeim (23 mai – 15 juin 1942)
par Gaston Rabot
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19 heures 30. Je reprends la plume avant qu’il fasse nuit car, ce soir, je ne sais si je pourrai le faire, vu qu’à l’horizon, ce n’est qu’une ligne de véhicules ennemis. Vers les 4 heures, Dremon est venu au camion et nous a donné des nouvelles à peu près officielles : 34 chars sur 44 ont été détruits, 108 prisonniers italiens et allemands, et, pour le moment, la bataille se déroule à notre avantage. Vers les 4 heures, j’ai pu voir trois avions anglais piquer sur les voitures ennemies, puis laisser tomber leurs bombes. Un, principalement, s’est distingué en piquant à travers les tirs de leur DCA. Mornaghini a fait une sortie avec son Bren, puis a pu faire prisonniers trois Allemands qui détenaient trois Anglais. Ces trois derniers ont été heureux d’être délivrés ; par contre, les Allemands ont fait une triste mine en voyant des Français. J’ai un mal de tête terrible avec ce maudit casque en fer, puis ce bruit de canon. Certainement que cette nuit, il va falloir nous coucher sous le camion, dans le trou, car l’artillerie va nous laisser tomber quelque chose. Je vais arrêter. Le «boum-boum» commence à reprendre. Bien souvent, pendant cette journée, j’ai pensé à ma petite Yvette et à toute la famille. Certainement que la radio va parler des FFL et que cela va leur donner le cafard. Allez, bonsoir, et deux gros baisers pour toi, Yvette. Je vais sortir du camion, les avions se font entendre.." laurent le mercredi 16 décembre 2015 Contribution au livre ouvert de André Jean Mornaghini | |