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Aumônier du commando Kieffer - René de NAUROIS - Témoignage
"Quel était l’état des pertes ?
Nous avions des morts et des blessés. Au bout de la rue Pasteur, on m’a appelé pour aller auprès de Reynaud. Je l’ai trouvé avec une balle dans le thorax. Je lui ai crié : « C’est l’aumônier ! » Je lui ai donné les sacrements. Il est mort à cet instant-là. Je ne sais s’il a perçu le son de ma voix. Il y a eu de nouveau des appels : « Aumônier ! Aumônier ! Rollin est gravement blessé ! ». Je me suis précipité. Je l’ai trouvé gisant à terre — il avait 17 ans — pas encore mort, la tête traversée de part en part. Il bredouillait. Je l’ai traîné à l’abri. Lion, le médecin du commando, est arrivé. Je le connaissais très bien. C’était un ami. Il était psychiatre, le seul de la France libre. Nous étions chacun terrés dans notre trou. Entre nous, Rollin, mourant. Lion a ouvert sa sacoche. Il a commencé à installer son nécessaire. J’ai entendu une balle siffler. Elle l’a frappé en plein coeur. Mort sur le coup. On a vite repéré le tireur. Il était caché dans l’une des rares maisons qui tenait encore debout. Il y avait comme cela plusieurs petits groupes d’Allemands qui nous harcelaient. " Jacques Ghémard le lundi 01 juin 2009 Contribution au livre ouvert de Robert Victor Lion | |